Les œuvres d'Aimère sont une ode à la femme, elle aime faire ressortir de manière subtile les émotions des femmes mais aussi tout ce à quoi elles peuvent aspirer dans leur vie.
Ainsi, les portraits de Maryse ressortent comme une métaphore des sentiments féminins.
J'ai eu le plaisir de rencontrer Maryse Ribette, alias Aimère à l'Espace 57, 57 rue des Remparts à Bordeaux, galerie collective qu'elle partage avec 8 autres artistes locaux. Ses toiles accrocheuses aux couleurs vives et aux multiples détails ont su capter mon attention, sans parler de l'accueil bienveillant et chaleureux qui m'a été réservé.
L'artiste a débuté sa carrière il y a 25 ans maintenant, d'abord à la peinture à l'huile, puis elle s'est essayé au pastel pour les portraits notamment ainsi qu'à l'aquarelle pour finalement adopter l’acrylique. Elle a presque toujours pratiqué le portrait, portraits de femmes, d'animaux et même de voiture en gros plan.
C'est à la suite de différents stages de carnets de voyages, aux côtés des artistes comme Stéphanie Ledoux et Sonia Privat, qu'Aimère trouve son style et la manière de faire ressortir ses émotions dans ses toiles. Le jeu d'association de la peinture et du collage a été une véritable révélation qui lui a permis de trouver "la petite chose qu'il lui manquait." Et c'est ce qui a contribué à lancer sa carrière d'artiste peintre professionnelle.
Maryse peint aujourd'hui principalement à l'acrylique au pinceau, très diluée, à la manière de l'aquarelle qu'elle associe à l'encre. Elle termine généralement ses toiles au couteau afin d'intensifier les touches de lumière et de mouvement, cela apporte aussi plus de gestuelle dans sa pratique. Les œuvres d'Aimère sont une ode à la femme, elle aime faire ressortir de manière subtile les émotions des femmes mais aussi tout ce à quoi elles peuvent aspirer dans leur vie.
Ainsi, les portraits de Maryse ressortent comme une métaphore des sentiments féminins dans un univers où elle s'autorise tout ce qu'elle veut au travers d’un personnage qu'elle nomme “Marynette” qui revient régulièrement. Ainsi, nous avons Marynette la Rebelle, Marynette la rêveuse, Marynette la songeuse, Marynette à RDV… et plus récemment L'Héroïne qui mêle le portait d'une femme peinte en orange flashy et des bandes dessinées de romans d’amour à l'eau de rose des années 70.
L'artiste aime intégrer de vieux papiers pour les remettre au goût du jour donnant lieu à des contrastes intéressants dans l'utilisation de l'image des femmes tout en les valorisant.
Etant installée sur le Bassin d'Arcachon, Aimère nous dit aussi être inspirée par le paysage et la vie marine, sous forme de portraits de bateaux ou de poissons.
Pour associer le message au portrait, Aimère choisit d'abord l’image qu'elle souhaite peindre comme par exemple une célébrité, une inconnue, une amie … ensuite, elle passe parfois une journée entière à feuilleter d'anciens journaux, papiers et livres afin de faire une sélection et de composer le collage qui viendra parfaitement compléter le profil émotionnel qu’elle veut atteindre. Le processus d'assemblage est important car c'est lui qui offrira la double lecture.
Une fois le collage sec, l'artiste commence le portrait au fusain puis à l'encre et à la peinture acrylique avant de vernir la toile pour lui apporter la brillance, faire ressortir les couleurs et assurer sa longévité.
Le plus difficile pour elle est de faire abstraction du collage lors de la toute première esquisse, puis de trouver la subtilité entre la peinture et le collage afin de ne pas totalement effacer le message dont la compréhension peut être dévolue à la sensibilité de chacun.
Les regardants se voient offrir plusieurs niveaux de lecture, qu'ils peuvent interpréter à leur propre manière. Les collages généreux permettent de revenir plusieurs fois sur la toile et ainsi en faire une œuvre changeante presque vivante, évoluant avec nous. Chacun y trouve "sa propre mélodie de la vie".
En termes de couleur, Aimère utilise principalement le bleu phthalocyanine et le pourpre qu'elle aime énormément travailler car il donne beaucoup de profondeur à ses œuvres.
Mais elle n'est pas contre s'essayer à d'autre coloris, toujours dans le monochrome, comme par exemple le Rose que l'artiste a lancé pour la campagne d'Octobre Rose et dont une partie des bénéfices de ses tableaux vendus est reversée à l'association Jeune et Rose de Bordeaux. Elle a ensuite commencé des portraits verts, et le dernier dont nous parlions plus haut est en orange-rouge flamboyant. Le changement de couleur permet de donner une autre dimension, une autre émotion véhiculée par sa toile.
Pour Aimère, les artistes n'ont pas de rôle à proprement parler si ce n'est d’apporter de la beauté, du bonheur et de faire plaisir. Elle se dit happée par un peu n'importe quelle œuvre d'art contemporaine tant qu'elle permet d'ouvrir l'esprit, d'amener à la réflexion et de découvrir le monde.
Aimère est une artiste qui a trouvé son univers. Bien établie, cotée et reconnue, elle a été récompensée de la Médaille d'Argent de l'Académie des Arts, Sciences et Lettres de Paris.
Elle a exposé cette année au salon Art3F Toulouse, au Salon International de l’Art Contemporain de Marseille et est l'invitée d'Honneur dans un salon près d'Agen… salon pour lequel elle avait exposé à ses débuts d'artiste, ce qui pour elle est une très belle récompense et une preuve de plus de ses talents.
D’autres expositions sont prévues dans toute la France tout au long de l’année mais nous nous attacherons à celle qui consiste à recevoir le public chez elle, à Arcachon, pour le « Parcours des Ateliers » qui aura lieu cette année les samedi 7 et dimanche 8 octobre, un moment unique à partager avec elle autour de son processus de création.
Je vous invite vivement à aller découvrir l'artiste qui réalise des permanences à l'Espace 57, rue des Remparts à Bordeaux. Maryse vous présentera son travail et celui des autres artistes de manière chaleureuse et conviviale.
C'est un endroit qui réserve de belles découvertes artistiques !
Pour aller plus loin :
© Manon Gauthier - TheArtLight