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Rencontre avec Christopher Zdanowski, "Zaï"

Zaï, Photographe-Compositeur du ressenti et de l'émotion


SOLID STREET PICTURE

Christophe Zdanowski, dit "Zaï", est né en 1972 dans le nord de la France où il vécut une trentaine d'années avant de vivre à Paris, puis dans le Cantal pour enfin poser ses valises en Gironde depuis maintenant 15 ans.

Zaï est une personne extrêmement curieuse en recherche perpétuelle de nouveauté. Un esprit vif qui se questionne sur le monde qui nous entoure et qui a besoin d'être stimulé en permanence de manière à éveiller ses sens.


Pour ce photographe, l'art passe par l'expression des émotions, et la manière la plus brute d'y parvenir est la peinture. Peu importe le sujet représenté, la peinture est une expression émotionnelle qui s'adresse aux capacités réceptives du regardant.

À l'inverse, Zai pense que la photographie souffre un peu d'un manque de transmission d'émotion et à tendance à imposer un propos ou une forme. C'est là que se trouve tout l'enjeu de son travail de composition photographique où il tente de mêler autant le propos que la forme, mais également le ressenti et l'émotion.


YOU'RE IN MY STAIRS

Les photographes ont toujours été des artistes un peu plus « politisés » ou engagés, tels que Dominika Cadu par exemple, ou encore Stéphane Sinclair. La volonté de Zai est que ses œuvres soient regardées comme des peintures, qu'elles transmettent des émotions et provoquent les sens en fonction du regardant. Mais, elles ne doivent pas enjoindre directement un point de vue ou une idéologie. L'artiste pense qu'il y va du rôle de l'art contemporain de s'adresser directement au spectateur et d'être en capacité de réinventer les moyens de provoquer ses sens.


Zai est un photographe qui travaille essentiellement en numérique, car cette technologie se prête parfaitement à son travail de composition. C'est avec un regard presque uniquement urbain qu'il compose ses œuvres. L'architecture moderne fait partie intégrante de son Art, particulièrement les espaces et recoins perdus ou inutilisés des villes, imaginés consciemment ou non par les architectes des lieux. Ces espaces délaissés de toute forme d'activité constituent des « no man's lands » idéaux pour faire grandir l'inspiration de notre artiste.


Contrairement à ce que l'on pourrait penser, c'est avec un simple appareil de téléphone portable que Zai réalise le plus gros de ses œuvres car c'est un outil pratique, rapide et qui procure surtout une grande liberté. Cependant, l'artiste reconnais que cet outil à ses limites, comme la prise de vue en intérieur qui laisse apparaître trop de grains ou la prise de portrait qui n'est pas idéale.


Mais, il convient parfaitement à la réalisation du plus gros de ses travaux qui ont d'ailleurs été récompensés au Festival de la Photographie de Milan, par le 3e Prix dans la catégorie Artistique avec la photographie ci-dessous.


Son travail se déroule en deux grandes étapes complètement dissociées :


  • La prise de vue tout d'abord, qui consiste à prendre instinctivement des photos d'un endroit, d'une lumière, d'une ambiance ou d'une personne par exemple.


  • Ensuite vient la composition. Ici, l'artiste nous confie ne pas avoir d'idée préconçue ou imaginée à l'avance. Il s'agit d'associer, d'assembler des images, de manière à ce qu'elles prennent un sens esthétique. Le but pour Zai étant de provoquer, ce qu'il nomme lui-même, un « accident visuel ». Ce processus peut parfois paraître ingrat, car il peut vite mener à des impasses et même à des abandons de projets qui « ne donneraient rien ». À l'inverse, il arrive que l'accident visuel se présente instantanément, presque trop facilement pour notre artiste, qui a longtemps culpabilisé de cette facilité. Aujourd'hui, Zai s'est réconcilié avec cette « facilité » car l'inconscient joue un grand rôle dans la production de ses œuvres uniques, aussi mystérieuses que pleines de sens, qu'elles soient instantanées ou longuement travaillées

Outre la composition qui est le point central de son travail, Zai affectionne énormément la couleur, parce qu'elle véhicule en elle-même beaucoup d'émotions et de ressentis. L'artiste nous confie réaliser un vrai travail sur la colorimétrie de ses images : en effet, il est parfois difficile de ne pas tomber dans la saturation ou l'impression de recolorisation qu'il n'affectionne absolument pas.


THE FALL

Pour la suite, Zai aimerait approfondir son travail de photographe et le faire évoluer vers plus d'audace et de liberté. Il aspire à partager ses compositions au plus grand nombre, car les ressentis provoqués par ses œuvres sont des éléments clés dans son travail d'artiste.

Il nous confie également débuter dans la peinture, univers complètement nouveau et inconnu pour lui qu'il apprivoise progressivement. On a hâte de découvrir le résultat !


LE MOT DE L'ARTISTE :

« Garde à l’esprit la vacuité de ce que tu vas créer. Et, alors, et alors seulement, tu comprendras que ton travail sera réussi quand il t’aura comblé, toi, et toi seul.»



© Manon Gauthier - TheArtLight


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