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Zoom Sur Untitled (Black, Red over Black, on Red) - Mark Rothko (1964)

Dernière mise à jour : 27 févr. 2023



Mark Rothko


Marcus Rothkowitz, alias, Mark Rothko, est né en Russie le 25 septembre 1903.

Il émigre aux Etats-Unis avec sa famille à l’âge de 10 ans, où il fréquentera plus tard l’université de Yale ainsi que l’Art Students League où il prendra tout d’abord des cours d’anatomie.


À partir des années 1925, Rothko s’intéresse à la peinture. Apprenti de Max Weber, il peindra ses premières œuvres sur toiles ou sur papier d’abord dans un style expressionniste.

Ayant la volonté ferme de ne pas peindre pour une élite, Mark Rothko passa des années en recherche. Il expérimenta l’expressionnisme abstrait auprès de grands artistes tels que Jackson Pollock, ainsi que la peinture surréaliste apparue dans les années 1940.

Etant plutôt hostile à l’expressionnisme de l’Action Painting, il invente avec d’autres artistes comme Barnett Newton ou Clyfford Still, une nouvelle façon de peindre qui serait « méditative » et que le critique Clément Greenberg nommera « Colorfield Painting ».


La couleur comme sujet


À partir de là, Rothko s’exprime dans ses toiles uniquement par le moyen de la couleur qu’il pose sur toile en surface mouvante : il joue avec les effets de matière et de textures pour manier la lumière pour donner différentes impressions de mouvement à ses œuvres.

Rothko cherche à transmettre un sentiment au spectateur en le faisant plonger dans la couleur de ses toiles qu’elles soient monochromes ou composées de différentes bandes colorées.

C’est notamment le cas pour son tableau Untitled (Black, Red over Black, on Red), peint en 1964.


Cette œuvre est marquée des couleurs que l’artiste aimait mettre en scènes telles que les bruns, les pourpres, les noirs, vermillon et rouge. Il privilégie les déclinaisons du rouge, car cette couleur permet d’obtenir une base vibrante pour ses toiles à tel point qu’elles en perdent leur caractère matériel.



De manière plus analytique, l’absence de titre spécifique au tableau est une référence indirecte à Nietzsche qui exprimait un recul face au langage, n’apportant rien de concret aux choses et flouant parfois l’interprétation personnelle.


Les tons sombres de ce tableau sont à mettre en parallèle avec une des plus importantes commande pour Rothko adressée en 1964 par la Chapelle Houston. Cette toile est une production semblable aux œuvres commandées et fut certainement réalisée dans le même temps.


On observe une dualité se créer entre le rouge et le noir, qui ne constitue toutefois pas un contraste. En effet, le rouge semble nous faire plonger dans le noir. Le spectateur oscille entre l’hystérie du rouge et le calme du noir profond, infiniment grand, pouvant faire référence aux émotions et à la vision des soldats avant leur mort.


L’importance du regardant


La place du regardant joue un rôle primordial dans les œuvres de Rothko. Ici, Rothko cherche à intégrer le spectateur à son œuvre par le biais de compositions internes, de recherches et de travail qui imprègnent ses toiles d’une atmosphère unique.


De manière plus globale, les œuvres de cette période sont une réflexion sur la condition humaine. Marqué par les atrocités de la guerre, le peintre fait référence à l’horreur et induit un climat psychologique fort à ses œuvres.


Il place la religion et la spiritualité au centre de ses tableaux, incitant le spectateur à se demander où se trouve sa place entre la foi et le néant.



© Manon Gauthier - TheArtLight

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