Le Nouveau Réalisme est un mouvement Français né dans les années 1950, nommé et officialisé par le critique d’art Pierre Restany en 1960. Chez Yves Klein, le critique rédigea le manifeste du Nouveau Réalisme signé par un groupe d’artistes du mouvement qui avaient pris conscience de leur singularité commune. Le terme fut repris du « réalisme » courant dans l’art du XIXème siècle qui consiste à représenter la réalité banale du quotidien.
Dans ce mouvement, on ne représente plus la réalité, on la présente, en ré-employant des objets de la société de consommation. Pierre Restany dira lui-même : « Le Nouveau Réalisme est un recyclage poétique du réel urbain, industriel et publicitaire ».
Les oeuvres du Nouveau Réalisme, en reprenant des objets de tous les jours, témoignent de l’effervescence de la production et de la consommation d’après-guerre. Les artistes qualifiés « d’avant-gardes » utilisent très peu de matériaux nobles, on trouve plus souvent des détritus, objets de casses, béton, tôles… Les oeuvres les plus empreintes de cette réutilisation sont sans doute celles du plasticien ARMAN qui place le réemploie au coeur de ses créations avec des oeuvres comme Portrait Robot d'André Schoeller en 1968 ou Car Accumulation en 1995 par exemple.
Ainsi, vu comme une « nouvelle manière d’aborder le réel », le mouvement permet de construire un pont entre l’art et la société dite « populaire ».
Dans une époque en pleine mutation, le mouvement est définit par les questions sans réponse du 20ᵉ siècle, propre aux traumatismes des guerres.
Les artistes, secoués par tous ces changements, renient la peinture et la sculpture dans leur simple utilisation et se tournent vers du montage, du mixage et des matières hybrides. Comme si les évènements marquants vécus avaient rendu difficile l’appréhension de l’art dans sa simple expression : on découpe, on colle, on démonte et remonte… cela semble s’apparenter à une quête de reconstruction physique et/ou mentale.
L’Artiste qui se démarque le plus du mouvement du Nouveau Réalisme est sans nul doute Yves Klein pour la diversité des techniques qu’il utilise.
L’artiste se tourne vers l’art dans les années 1950 et marque très vite les esprits avec sa première présentation de monochromes au « Club des Solitaires ».
C’est la première fois que sont exposés des oeuvres de ce type en salon. Yves Klein assume parfaitement l’épuration de ces toiles car il place la couleur au coeur de l’expression.
Il crée également une exposition complètement vide où les murs sont tous repeints, qui suscite à la fois le scandale et l’interrogation. C’est exactement l’effet recherché car l’artiste veut appeler à la sensibilité des regardants.
Yves Klein va plus loin dans l’absence de matériaux lorsqu’il réalise ses diverses anthropométries filmées : il se refuse à l’utilisation de pinceaux qu’il juge trop sévère et se sert donc de modèles comme pinceaux vivants afin de célébrer les corps. Sur les toiles, les formes deviennent un outil à part entière.
Enfin, Son travail des monochromes l’amenant petit à petit vers le bleu, crée avec son ami Edouard Adam en 1960 l’international Klein Blue (IKB), en modifiant la couleur du bleu Outre-Mer. Cette couleur représente l’apogée du Nouveau Réalisme : c’est la consécration de l’art dans la matière, l’artiste repousse les limites de la création grâce à sa volonté d’aller toujours plus loin dans les innovations.
Grâce au Nouveau Réalisme, l’art n’a plus besoin d’être représentatif pour être considéré, au contraire, il rend les oeuvres plus inclusives en permettant à chacun de s’y plonger de l’interpréter selon ses propres expériences et ressentis.
Quelques Artistes du Nouveau-Réalisme :
Yves Klein
Arman
Niki de St Phalle
Martial Raysse
Jacques Villeglé
Daniel Spoerri
Jean Tinguely
Raymond Hains
Mimmo Rotella
Antonio Berni
Christo
Alfred Leslie
© Manon Gauthier - TheArtLight